Ma plus grande réalisation à ce jour, Very Big Bang est une commande qui m’a demandé près de 10 jours de boulot, à raison de 5 à 6 heures par jour. Trois raisons pour cette durée exceptionnelle : la taille des toiles qui ne sont pas pratiques du tout à manipuler, la structure en triptyque qui rend la continuité des formes difficile à maintenir, et enfin l’échelle globale qui ne pardonne pas la moindre imperfection dans les à-plats.
C’est avec cette toile que j’ai commencé à prendre en photos les étapes de la réalisation, pour présenter un making-of feuilletonnant sur Facebook.
28 avril 2012
Les vrais peintres font des esquisses préliminaires, moi je tire des dés, je calcule des tangentes et je trace des traits à l’aide d’un tableur.
3 tranches, 3 pages de calculs.
Ma dernière toile : un triptyque grand format basé sur ma toile XLI, pour un mur de 3m sur 7m de hauteur…
J’ai à peine commencé les traçages à l’encre que j’ai entendu “cric” dans le bas de ma colonne vertébrale ! C’est l’inconvénient de travailler des grands formats sur une table de salon.
J’arrête à 18h, dommage, y’avait de la lumière aujourd’hui…
C’est pas grave, je continue demain dès l’aube (heu… à midi, plutôt… enfin, au saut du lit…)
29 avril 2012
Pour les grands rayons, obligé de sortir les rallonges. Ca donne un air bizarre au compas.
Début des tracés à l’encre de la première couronne. Je repousse l’attaque du problème des jonctions à plus tard…
Une grosse heure plus tard, la première couronne est terminée. Ouf !
Ma fille va être contente : elle vient de passer l’aspirateur, et je m’apprête à benner par terre toutes mes chiures de gomme…
La couronne blanche nécessite de faire disparaître avec soin les traits de construction. Une tâche facilitée par ce génial stylo à encre blanche.
Fin de la journée : la deuxième couronne est tracée, je peux raisonnablement espérer attaquer la peinture demain. Vivent les ponts du mois de Mai !
Détail de la jonction : le fait que les toiles n’aient pas toutes la même épaisseur ne facilite pas le travail.
Au soir du deuxième jour, il y avait une esquisse terminée aux deux tiers.
Et Je vis que Cela était Bon.
30 avril 2012
Ouf ! Traçage terminé, maintenant c’est tout simple : remplir les cases avec les couleurs kivonbien.
J’adore ce gris : la gamme Foundation de Citadel couvre extrêmement bien, c’est un vrai plaisir à travailler.
Bon, c’est sûr, elle coûte un bras…
Le gris moyen couvre beaucoup moins bien : je ne m’en tirerai pas à moins de trois-quatre couches.
Je n’ai pas encore la nuance précise de vert que demande mon commanditaire, mais j’ai besoin de bien identifier les zones. Alors j’utilise un vert clair comme sous-couche, ça flashe fort !
La première couche de couleur est passée.
Je ne suis pas très fan de cette étape : les à-plats sont moches, et l’absence du fond noir change vraiment tout…
J’adore travailler l’encre de Chine !
On commence par épaissir les traits au pinceau fin…
… et on passe à la grosse brosse.
La petite toile a eu sa première couche de noir, et ça change vraiment tout…
1er mai 2012
Pas grand chose de spectaculaire à montrer aujourd’hui. Je noircis de la toile.
Ça prend un temps fou, et ce n’est que la première couche…
L’enfant se présente bien, mais l’accouchement est loin d’être terminé.
J’ai réussi à caser 25-30 heures de peinture en 4 jours. Un sacré marathon, mais là j’en ai marre !
Rendez-vous samedi pour la suite des opérations.
5 mai 2012
Gros pâté ! Ça commence bien…
Pour la première couche de noir, il m’a fallu deux fois le volume de ce pot en encre de Chine. J’ai bien fait de refaire des provisions.
Voilà ! La première couche est terminée, les blancs ressortent correctement, bref, on commence à imaginer ce que ça va donner au final.
Opération deuxième couche lancée !
Le but est de partir de ça…
… pour arriver à ça.
C’est quand même plus clean, mais je n’échapperai pas à la troisième couche.
Après mûre réflexion, il a été décidé de prolonger la couleur sur les chants. J’ai bien l’effet “tranche” que ça donne.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, j’ai passé la deuxième couche sur les deux petites toiles, demain je m’appuie la grande.
Vraiment sympa, non ?
6 mai 2012
Pas grand chose de spectaculaire aujourd’hui, alors pour les curieux, voici un éclaté d’un Staedler Mars 0,7mm en cours de nettoyage…
Passionnant, non ?
Deuxième couche du vert et des gris terminée.
J’ai l’impression qu’une fois de plus le hasard a bien fait les choses.
Pas beaucoup de différences avec la photo précédente ? Ben non, mais quand même 4 heures de fignolage…
Je pense que l’objectif de finir le week-end prochain est à ma portée.
7 mai 2012
Pas beaucoup de temps pour peindre aujourd’hui. Je vais commencer à travailler les bords pour passer de cet état…
… à cet état bien plus propre et net.
J’attaque avec la petite toile, dont les à-plats ont passé le contrôle qualité.
Voilà, au final ça donne quelque chose de nickel, de montrable.
Détail de la petite toile.
Maintenant, ce genre de petites crottes saute aux yeux.
Pas de vue d’ensemble aujourd’hui, voilà où je me suis arrêté ce soir…
8 mai 2012
AAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRR
Bon, ça va, la chirurgie réparatrice a bien pris. Ouf !
Encore pas grand chose de spectaculaire aujourd’hui… Je hais les finitions : ça prend un temps fou, c’est répétitif en diable…
… mais bon, le résultat est là.
12 mai 2012
Le gars de chez Games Workshop : “La gamme de peintures a changé mais vous verrez, Mechanicus Standard Grey est rigoureusement identique à l’ancien Adeptus Battlegrey. Ri-gou-reu-se-ment !”
Moi, après essai : “Mon-cul !”
Je dois donc me lancer dans la bidouille : j’ajoute de l’encre au nouveau pot, goutte par goutte.
Au bout de 18 gouttes, je déclare le nouveau mélange bon pour le service. Je vais pouvoir finir la deuxième couche de gris foncé sur la grande toile.
J’ai (enfin) terminé les contours, je vais pouvoir passer à la deuxième couche de noir.
Un petit zoom pour montrer le changement de nuance pour le vert, pour mieux coller aux désirs du commanditaire.
Je ne sais pas si la photo est assez bonne pour le distinguer, mais toute la moitié inférieure est quasiment terminée. L’objectif de signer demain est toujours à ma portée…
13 mai 2012
Allez, dernière ligne droite !
Aujourd’hui, chasse aux petites crottes.
Pour bien camoufler les traits de construction, le Gesso c’est nickel.
Ça y est ! Fin de la peinture, c’est pas dommage !
Une signature discrète, en gris foncé, sur les deux petites toiles…
… et une plus flashy en vert sur la toile principale.
La peste soit de mon éternelle distraction !!!
C’est juste avant de vernir que je réalise qu’il manque un élément crucial à la composition. Vite, mon compas !
Une couche fine de la colle kivabien, et on laisse sécher.
Avant de jouer avec de la feuille d’or, je vous conseille de fermer les fenêtres : le courant d’air, c’est l’ennemi.